(2017年6月9日寫於巴黎)
la famille Frantz
Monsieur Frantz, un voisin de longue date est parti ! Même si c’était attendu, cette nouvelle m’attriste vraiment ! d’autant plus qu’il n’était pas bien âgé, seulement 62 ans .
Déjà, au début de l’année, j’avais appris qu’il était atteint d’une maladie incurable , je n’avais cessé de prier pour lui et pour qu’un miracle se produise .
Il y a deux mois, j’ai croisé Madame Frantz dans le hall de notre immeuble. Des sanglots dans la voix, elle m’a dit : « les médecins ont déjà renoncé, on n’y peut plus rien ,je me prépare à passer le reste de ma vie toute seule .» Peu de temps après, j’ai rencontré Monsieur Frantz à l’entrée de l’immeuble, « comment allez-vous ?» lui ai-je demandé. « Si vous me voyez ici, c’est que ça va encore .» m’a-t-il répondu tout souriant. A cet instant-là, Je ne pensais pas que je n’allais plus jamais le revoir .
Cela fait plus de trente ans que je les connais. Ils sont tous les deux toujours souriants, courtois et d’une grande gentillesse. Ce qui m’a le plus impressionnée au départ, c’est leur souci de la protection de l’environnement . par exemple, pour aller au travail, ils utilisaient toujours le moyen de transports le moins polluant : la bicyclette. Après avoir ficelé les bords inférieurs de son pantalon au niveau de la cheville pour éviter qu’ils ne soient happés par la chaîne de sa bicyclette, Monsieur Frantz monte sur son vélo, regarde tout autour et quand il n’y a plus de voiture fait signe à Madame Frantz qui s’est tenue déjà prête, ils se lancent alors et disparaissent rapidement au coin de la rue. C’était une scène que je voyais souvent le matin et qui est gravée dans ma mémoire.
Je les voyais souvent aussi se promener dans les rues ou dans les parcs, main dans la main, surtout en été. Chez le boulanger, devant le kiosque à journaux, au marché…, ils étaient inséparables ! Madame Frantz est une personne gaie et vivante, je la voyais souvent en train de parler à son mari qui écoutait sourire aux lèvres.
Tous les deux professeurs de la langue de Goethe, d’une grande culture allemande, ils sont profondément germanophiles, ils regrettent souvent que l’intérêt des écoles et des jeunes français pour la langue allemande ne soient pas du tout à la hauteur de la place de l’Allemagne en Europe et dans le monde. Madame Frantz me racontait souvent leurs fréquents séjours en Allemagne, et particulièrement à Berlin. Elle aimait me parlait de Berlin, de son histoire, de sa culture, des villages et bourgades qui l’entourent… J’étais si attirée par ses récits que je finissais par aller faire un séjour à Berlin moi aussi en compagnie de ma fille.
Ils ont deux enfants que je voyais grandir. L’ainée Emmanuelle, une jeune fille exquise, est une virtuose du violon, devenue depuis professeur de musique. Le cadet Adrien était souvent en compagnie d’une très jolie jeune fille du même lycée que lui. Ils sont maintenant parents de trois adorables bambins.
A chaque fois qu’elle voyait ma fille encore enfante, Madame Frantz ne manquait jamais de dire : O la petite princesse ! Les Frantz connaissent mes deux enfants depuis leur naissance et les voient passer chaque étape de leur vie : école maternelle, collège, lycée, faculté de médecine….
C’est comme si c’était hier !
Maintenant que Monsieur Frantz a rejoint le paradis, qu’il s’y trouve la paix pour l’éternité !
(江仰正翻譯)